Projet d’Energie entre le Maroc et le Royaume-Uni

À l’heure où la transition énergétique est une priorité mondiale, le développement de câbles sous-marins pour transporter l’énergie, produite dans des zones à fort potentiel d’énergies renouvelables, partout dans le monde représente une solution vitale pour répondre à la demande croissante d’énergie fiable et abordable, réduire notre empreinte carbone et atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris de 2015.

Pour lutter contre le changement climatique, il est nécessaire de remplacer dès à présent l’énergie créée par les combustibles fossiles par de nouvelles sources d’énergie plus vertes.

Dans cette optique, Xlinks a lancé son premier projet en 2019, le projet d’Energie entre le Maroc et le Royaume-Uni (PEMR) dans le but de créer un approvisionnement exclusif et abordable en énergie renouvelable pour le Royaume-Uni. Le PEMR permettra ainsi au Royaume-Uni de réduire sa dépendance aux combustibles fossiles et l’aider à respecter ses engagements de ne plus utiliser de combustibles carbonés d’ici 2035. Le PEMR existe pour aider à combler ce fossé.

Une fois opérationnel, le projet produira jusqu’à 11,5 gigawatts (GW) d’électricité zéro carbone à partir d’une intensité solaire deux fois supérieure à celle du Royaume-Uni et d’alizés forts et fiables, combinés à un stockage sur batterie. Le PEMR fournira ainsi 3,6 GW d’électricité abordable et fiable pendant plus de 19 heures par jour, via un câble sous-marin à courant continu haute tension (CCHT) de 4 000 km, ensouillé dans les fonds marins.

Le projet approvisionnera 8 % des besoins en électricité du Royaume-Uni (équivalent à 7 millions de foyers) avec une énergie exclusive, fiable et propre d’ici le début des années 2030.

Le tracé du câble longe les côtes du Maroc, du Portugal, de l’Espagne et de la France avant d’être directement connecté au réseau national britannique. Traversant les eaux territoriales françaises et la zone économique exclusive (ZEE) sur une longueur totale d’environ 787 km, le PEMR n’impliquerait pas d’atterrissage en France.

La construction globale commencera en 2027, la préparation du tracé en 2028 et l’installation des câbles en France est prévue pour 2029.

Par où passeront les câbles sous-marins ?

Le tracé en France est indiqué par la ligne rouge continue dans l’image ci-dessus. La majorité du tracé du câble dans les eaux françaises se trouve dans la ZEE, avec 155 km dans les eaux territoriales au large des côtes de la Nouvelle-Aquitaine. Les câbles sont les plus proches de la côte française près de Capbreton (8 km au large). La profondeur moyenne de l’eau le long du tracé du câble en France est d’environ 130 m avec une profondeur minimale d’environ 50 m.

Les câbles sous-marins ont un diamètre de 18 cm (similaire à une assiette à dîner). Ils seront installés pour la majorité du tracé du câble en deux paires groupées. Chaque paire de câbles sera posée à l’aide de machines de tranchées, puis enterrée jusqu’à 1,5 m de profondeur et recouverte de sédiments naturels afin de protéger les câbles. La largeur de la tranchée temporaire sera d’environ 1 m.

Quels sont les avantages pour la France ?

Nous sommes convaincus que le projet peut avoir d’importants avantages environnementaux et économiques pour la France. La France vise à atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050 et nous espérons que le projet pourra contribuer indirectement à cet objectif en soutenant l’alimentation par le Royaume-Uni d’énergie renouvelable à la France via l’interconnexion électrique existante et future entre les deux pays. Nous estimons que le projet pourrait contribuer à une réduction de 0,8 % des émissions annuelles de dioxyde de carbone (CO2) liées à l’énergie en France.

La modélisation réalisée par l’AFRY* suggère que le projet entraînera, au cours de sa première année d’exploitation, une réduction de 5,9 % des prix de gros de l’électricité en France. Le bénéfice total du projet pour les consommateurs français entre le début des années 2030 et 2055 est estimé à environ 11,7 milliards d’euros. Nous pensons que l’industrie maritime française bénéficiera de la phase de construction. En effet, les ports locaux sont utilisés par les navires d’installation et les navires de soutien locaux ont la possibilité de soutenir le travail, par exemple en surveillant les câbles une fois qu’ils ont été posés et qu’ils attendent d’être protégés. Le projet est également en discussion avec un certain nombre d’entreprises privées associés directement ou indirectement avec la France dans le cadre des activités d’appel d’offres en cours pour les principaux contrats de construction.

*recherches AFRY

Que s’est-il passé jusqu’à présent en France et que se passera-t-il ensuite ?

En décembre 2024, le projet a achevé avec succès une étude du tracé du câble à l’aide d’instruments géophysiques (acoustiques), géotechniques et environnementaux. Ces informations sont actuellement en cours d’analyse afin de confirmer les conceptions techniques pour l’installation du câble et de contribuer à l’évaluation de l’impact sur l’environnement (EIE) et à l’obtention des permis.

La concertation

Le projet fait l’objet d’une concertation préalable décidée par la Commission nationale du débat public (CNDP) en séance plénière du 2 octobre 2024. Pour veiller au droit à l’information et à la participation du public, trois garants ont été nommés par la CNDP. Vous pouvez les contacter par mail tout au long de la concertation :

Walter Acchiardi: [email protected]

Jean-Yves Albert: [email protected]

Bernard Pacory : [email protected]

Plus d’informations sont disponibles sur le site internet de la CNDP : https://www.debatpublic.fr/liaison-electrique-sous-marine-entre-le-maroc-et-le-royaume-uni-pemr-6701 et seront ajoutées sur cette page.

Comment en savoir plus et donner son avis ?

Pour en savoir plus et participer sur le Projet d’Energie Maroc – Royaume-Uni, Xlinks organise une série de rencontres publiques et d’ateliers entre le 24 mars et le 10 juin 2025. Retrouvez ci-dessous le détail de ces évènements.

Vous pouvez aussi participer en envoyant vos questions et commentaires via le formulaire en bas de page ou avec les cartes T mises à disposition dans les mairies de villes littorales (Bayonne ; Capbreton ; Lège Cap Ferret ; Lacanau ; Bordeaux ; La Rochelle ; Les Sables d’Olonne ; Saint Nazaire ; Lorient ; Brest ; Belle Ile en Mer – Le Palais ; L’Ile d’Yeu ; Houat ; Saint Pierre d’Oléron ; St Martin de Ré.)

Cliquez ici pour télécharger le dossier de concertation.

Cliquez ici pour télécharger la synthèse du dossier de concertation.

Les rencontres publiques

Des rencontres publiques thématiques sont organisées à Bayonne, La Rochelle, Lorient et en ligne. Pour participer à ces rencontres inscrivez-vous en amont (jusqu’à 48h avant la rencontre) via les liens d’inscription ci-dessous (une jauge limite de 80 à 100 personnes est prévue pour les différents évènements en présentiel).

Retrouvez sur cette page toutes les actualités des rencontres publiques passées et à venir.


Rencontre publique n°1 : réunion d’ouverture de la concertation. Présenter le projet et ouvrir le débat sur les enjeux environnementaux.

Mardi 25 mars 2025
18:00 – 20:00

Détails d’inscription à suivre

Cette première rencontre publique a pour objectif d’ouvrir la démarche de concertation proche de la frontière espagnole et du Gouf de Capbreton. Les enjeux spécifiquement abordés seront la dimension internationale du projet et ses enjeux environnementaux. Il s’agit de présenter et d’échanger sur le projet ses enjeux et la démarche de concertation préalable.


Rencontre publique n°2 : Activités maritimes dont énergies marines renouvelables : quelle cohabitation avec le PEMR ?

Mardi 8 avril 2025
18:00 – 20:00
La Rochelle

Détails d’inscription à suivre

Cette seconde rencontre publique a pour objectif de présenter le projet dans son ensemble et d’border plus spécifiquement les enjeux liés à l’occupation des fonds marins par différentes activités dont les énergies marines renouvelables et leur raccordement.


Rencontre publique n°3 : PEMR et activités économiques dont pêche: quelles interactions ?

Mardi 22 avril 2025
18:00 – 20:00
Lorient

Détails d’inscription à suivre

Cette dernière rencontre publique en présentielle reviendra sur le projet dans son ensemble avant de traiter spécifiquement du lien entre le projet et les enjeux de pêche au large, pendant et après la phase de travaux.


Rencontre publique n°4 : Retour sur les grands enjeux de la concertation et présentation et sujets débattus.

Mercredi 28 mai 2025
18:00 – 20:00
En ligne

Détails d’inscription à suivre

Cette dernière rencontre publique a pour objectif de dresser un premier bilan de la concertation et permettre d’aborder les dernières questions et interrogations du public. Il s’agira de présenter les suites de la démarche participative.

Les ateliers

Afin d’approfondir l’enjeu du franchissement du Gouf de Capbreton, trois ateliers sont organisés Pour participer inscrivez-vous en amont (jusqu’à dix jours avant l’atelier) via les liens d’inscription ci-dessous (les jauges étant limitées, votre inscription pourra être confirmée jusqu’à une semaine avant la date de l’atelier)


Atelier 1 : Information et partage de connaissances sur les enjeux du franchissement du Gouf de Capbreton et les scénarios envisagés.

Jeudi 24 avril 2025
17:00 – 19:30

Capbreton/Bayonne (lieu précis à confirmer)

Détails d’inscription à suivre

Ce premier atelier a pour objectif d’introduire la démarche et les objectifs des trois ateliers à Capbreton et de présenter les différents scénarios et enjeux relatifs au franchissement du Gouf de Capbreton. Après un premier temps d’information et d’introduction sur le projet et ses enjeux et de partage de connaissances, le porteur de projet partagera les scénarios envisageables pour le franchissement du Gouf. Grâce à différents outils les participantes et participants seront invités à y réagir et à envisager des scénarios complémentaires ou alternatifs.


Atelier 2 : Présentation et élaboration des scénarios envisagés et envisageables pour le franchissement du gouf de Capbreton.

Mardi 6 mai 2025
17:00 – 19:30

Capbreton/Bayonne (lieu précis à confirmer)

Détails d’inscription à suivre

Ce second atelier a pour objectif d’approfondir chacun des scénarios envisagés par le porteur de projet et les scénarios alternatifs envisagés par les participantes et participants. Cette séquence pourra être complétée par un vote indicatif sur les différents scénarios en discussion.


Atelier 3 : Elaboration des mesures d’Evitement, de Réduction et de Compensation (ERC) associées aux différents scénarios et conclusion de la démarche.

Mardi 20 mai 2025
17:00 – 19:30

Capbreton/Bayonne (lieu précis à confirmer)

Détails d’inscription à suivre

Ce troisième et dernier atelier vient clore la séquence de travail sur le franchissement du Gouf de Capbreton : quels enjeux, quels scénarios et quelles mesures de réduction ou de compensation envisagées pour quelles options ? Il s’agira alors de conclure en permettant aux participantes et participants d’identifier les conditions auxquelles les différents scénarios peuvent être privilégiés les uns par rapport aux autres.

Questions fréquemment posées

Le projet est développé par Xlinks 1 Limited, une société britannique. Jusqu’à présent, le projet a attiré environ 100 millions de livres sterling en financement de développement de la part d’investisseurs de classe mondiale tels que TAQA, Total Energies, Octopus, GE Vernova et AFC, chacun d’entre eux ayant procédé à un contrôle préalable approfondi. 

Les parcs solaires et éoliens seront situés dans la province de Tan-Tan, dans le sud du Maroc.

Les incidences sur l’environnement sont considérées comme très faibles en raison de la faible empreinte de l’installation des câbles et, dans la mesure du possible, de l’évitement des habitats sensibles.  

Les câbles sous-marins ont un diamètre de 18 cm (similaire à une petite assiette). Ils sont constitués d’un corps métallique (aluminium ou cuivre) entourée d’une isolation en polyéthylène réticulé (XLPE), puis d’un certain nombre de couches d’étanchéité et de blindage. Toutes les sections du câble sont solides et il n’y a aucun risque de pollution.   

Sur la majeure partie du trajet, les câbles seront installés en deux paires regroupées.  Chaque paire de câbles sera posée puis ensouillée afin de protéger les câbles. Il est prévu que, sur la majeure partie du trajet, les câbles soient enfouis jusqu’à 1,5 m dans le fond marin à l’aide d’engins de creusement de tranchées et recouverts de sédiments naturels. La largeur de la tranchée temporaire sera d’environ 1 mètre. Ce procédé est similaire à celui utilisé pour la pose des câbles à fibres optiques qui sillonnent déjà le globe pour assurer la connectivité des communications. Les câbles étant enterrés, ils n’interfèrent pas avec l’écosystème des fonds marins une fois en place. Il est également important de noter qu’une fois les câbles installés, la pêche et les autres activités marines non intrusives peuvent se dérouler normalement au-dessus des câbles.  

Le projet fera appel à des experts dans chacun des pays situés le long de l’itinéraire du câble offshore pour s’assurer qu’une solide évaluation de l’impact sur l’environnement est réalisée afin que les impacts des câbles puissent être compris et que les mesures d’atténuation appropriées soient développées. 

Le câble passera sur terre depuis le site de production dans la région de Guelmim-Oued Noun au Maroc et entrera dans la mer au nord-ouest de la ville de Tan-Tan. Il suivra ensuite la côte marocaine jusqu’au détroit de Gibraltar et remontera la côte du Portugal, de l’Espagne et de la France avant de contourner les îles Scilly. Le câble traversera ensuite les eaux territoriales britanniques avant d’atterrir à Devon, à l’ouest de Bideford.

L’accord de connexion avec le réseau national permet au projet d’énergie entre le Maroc et le Royaume-Uni de commencer à transmettre de l’électricité par le biais du premier système de 1,8 GW à partir du début des années 2030.

Le Gouf de Capbreton est un canyon sous-marin qui entaille le plateau continental au sud du golfe de Gascogne. Cette structure géologique est liée à la séparation de deux plaques tectoniques dans le golfe de Gascogne.

Le canyon s’étend sur 270 km vers l’ouest à travers une série de méandres et de canyons de plus en plus profonds jusqu’à ce qu’il atteigne la plaine abyssale au large de la côte de Santander, avec une profondeur de 3 500 m et une largeur de 15 km.

Le projet prévoit d’installer des câbles dans le Gouf de Capbreton, dans les eaux territoriales françaises, à environ 8 km de la ville de Capbreton. La méthode d’installation des câbles dans le canyon est en cours d’étude. Le projet n’installera pas de câbles à terre en France, quel que soit l’endroit du tracé.

Le projet énergétique Maroc-Royaume-Uni s’inscrit dans la stratégie de l’État marocain visant à accélérer le développement d’une nouvelle industrie de l’énergie propre, à mettre en œuvre son programme énergétique national et à exploiter la valeur des exportations de ses importantes ressources en énergie renouvelable.

Le projet apportera des avantages économiques substantiels au Maroc, débloquera des revenus provenant de la location du site pour le gouvernement marocain, créera des milliers d’emplois directs et indirects de haute qualité pendant la phase de construction et stimulera un développement industriel substantiel grâce à l’approvisionnement local de différentes technologies d’énergie renouvelable.

En outre, Xlinks a adopté une approche inclusive envers la population locale et veillera, grâce à des programmes de développement socio-économique locaux, à ce que les populations locales bénéficient du projet dès le premier jour d’exploitation et à plus long terme.

Plus d’informations.

Si vous avez d’autres questions ou que vous souhaitez plus d’information, contactez-nous en complétant ce formulaire. Votre contribution sera prise en compte durant le la concertation préalable, entre le 24 mars et le 10 juin 2025.